Le Syndicat d’Apiculture de l’Eure
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samedi 24 décembre 2005
par Jean-Pierre Criaud
L’intérêt des Jachères Fleuries
Favoriser les « jachères abeilles », une action de vos organisations apicoles.
Avec l’aide du Conseil Général, nous avons mis en place 5 sites d’observation répartis sur le département. Dans chaque site, nous trouvons plusieurs espèces végétales semées séparément. Les semis ont eu lieu la 2ème quinzaine d’avril 2005 ;
Ainsi nous avons pu observer :
La facilité d’implantation
L’effet d’étouffement sur les mauvaises herbes
La durée de floraison
Et bien sûr l’intérêt pour les abeilles.
Il ressort de ces observations sur 5 espèces : phacelie, trèfle blanc, mélilot, vesce, sainfoin, que la (...)

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L’intérêt des Jachères Fleuries
jeudi 6 juillet 2006
par Sylvain HOULIER (agent environnement intercommunal Val-du-Thouet)

Amis apiculteurs,

Le texte évoqué est disponible en fomat word pour windows ou PDF. Je peux le faire parvenir en pièces jointes sur adresse(s) é-mail à me communiquer... Vous trouverez ci-après un copié-collé du texte. De plus, dans le cadre d’un exposé/débat local, Je viens de finaliser un diaporama Power Point étayant de façon plus poussée ces interrogations et proposant quelques perspectives : "Champs de fleurs et fleurs des champs".

Vous en souhaitant bonne réception. Cordialement, S. Houlier.

Chères ’Jachères Fleuries’ « Nos créations célèbrent par leur artificialité, le reniement de la nature, et sa domination » François Terrasson - ‘La peur de la nature’ - édition Sang de la Terre Fin Septembre 2005, la société Nova-Flore proposera une visite de terrain sur des parcelles semées en ‘Jachères Fleuries’ dans le Loudunais (86). Moi même, dans le cadre du rôle d’animateur-conseil en environnement qui m’est confié par la communauté de communes Val-du-Thouet, j’utilise et encourage l’utilisation des mélanges de graines florales qui permettent d’agrémenter des espaces verts dans un esprit ’champêtre’. De nombreuses raisons rendent cette pratique très séduisante et même pertinente à bien des égards. L’éveil des consciences face au manque d’eau en 2005, et l’identification des menaces stigmatisées par l’éducation au développement durable depuis quelques années, préparent un succès grandissant pour ces ‘méthodes de fleurissement et de végétalisation alternatives’ aux dehors plutôt alléchants. Mais, adopter massivement, sans précaution, une nouveauté quelle qu’elle soit, présente souvent des dangers, que l’on découvre parfois trop tard...La réflexion et la vigilance sont de mise, et au sujets des semis directs de ces ‘gazons/prairies/jachères fleuris’, la recherche de fournisseurs de conseils et/ou de graines qui se différencient est très instructive. (Voir notamment http://jardinnaturel.nnbavaisis.org et le site de www.pixiflore.com par exemple) Ces réflexions, je pense utile de les partager, et je confirme qu’il y a bien ’prairie fleurie et...prairie fleurie’. Au delà des connaissances scientifiques, le bon sens et la curiosité peuvent inciter à une certaine prudence. Près de Parthenay en Deux-Sèvres - Août 2005 Pour moi aussi, l’utilisation de mélanges en semis directs se pose aujourd’hui comme une technique alternative de fleurissement à encourager, notamment dans les ’espaces verts’ ruraux ou péri-urbains, ou comme phase intermédiaire dans l’aménagements de sites perturbés (nouveaux tracés routiers...). Dans une logique d’économie et de préservation de la ressource en eau, d’optimisation et d’extension du fleurissement de communes modestes, de diversification dans l’évocation d’identités paysagères, dans un recours moindre aux engins motorisés etc...
  Pas ou peu d’engrais,
  Pas de traitement ‘phytosanitaire’
  Pas ou peu d’arrosage,
  Une préparation du sol tous les 1 à deux ans
  Une à deux fauches par an
  Aspects évolutifs et esthétiques sur plusieurs mois au minimum
  Choix grandissant au niveau des gammes (coloris, hauteurs, durées, aptitudes, biodiversité...) Ces atouts sont indéniables. Cependant, le caractère ’écologique’ de certaines compositions utilisées reste relatif, car souvent élaboré avec une recherche d’impact esthétique prépondérante (commercialement le + porteur) . Les fournisseurs, encore peu nombreux, proposent souvent des mélanges qui incluent des variétés horticoles (cultivars) ou des espèces absentes de la flore européenne ‘naturelle’ spontanée (Coquelicots et bleuets horticoles, cosmos, escholitzias, rudbeckias, phacélie etc...). Le risque potentiel, encore peu évalué, est donc de provoquer des perturbations génétiques dans la flore environnante, et ’d’ouvrir les vannes’ pour des espèces qui pourraient se révéler un jour invasives...(à moins qu’il y ait là une réponse incontrôlée mais finalement ’positive’, face aux changements climatiques, mais ça, c’est un autre débat !) De plus, les jachères et gazons fleuris restent une forme de ’culture intentionnelle’ susceptible de modifier les variations de ’disponibilités alimentaires’ normales en fonction de chaque contexte originel. Les inter-actions climat/végétation naturelle/activités humaines/faunes sont complexes... La pérennité d’un biotope ‘établi’ suppose le respect de ‘règles’ qui régissent les populations d’insectes, donc d’oiseaux etc...Le couvert végétal et ses caractéristiques les conditionne... Le potentiel mellifère de ces surfaces est par exemple souvent revendiqué. L’ attractivité pour les insectes butineurs, et au fil de la chaîne alimentaire, pour une large palette faunistique, semble évidente. Alors, dans ’la promotion’ amorcée du concept des ’jachères fleuries’, il me semble important d’introduire dés maintenant une certaine vigilance, des ’garde-fous’ au niveau des surfaces consacrées par exemple, des contenus en fonction de l’environnement local... Est-il trop tôt pour se poser ces questions ? Je ne le crois pas. Sous prétexte de ‘progrès agricole’, les bocages ont été massivement disloqués. A force d’inondations, on mesure maintenant l’un des effets pervers les plus visibles de ces changements extrêmes... (faits et chiffres, documentation rassemblés par Solagro www.solagro.org ) Pour anticiper sur cette nouvelle donne, voilà un sujet d’étude de choix pour les naturalistes ! A défaut, on peu imaginer qu’une ’rupture de cycle’ après plusieurs années de ’jachère fleurie’ inconsidérées sur un territoire donné, pour une raison X, provoque un jour une hécatombe dans une population de tel ou tel insectivore, qui avait fini par ’s’habituer’ à ce ’super-vivier’ sous ’perfusion’ et s’était implanté à proximité, en conséquence... Dans un scénario ’catastrophe’ ( il s’en voit tous les jours) l’insectivore en question serait par exemple la dernière colonie connue de chiroptère trucmuche, ou de Lépidoptère machin... à l’échelle d’un département...



Atouts et risques des semis direct de mélanges fleuris (jachère et ornement).